« Je suis content que tu portes mon enfant, mais je pars » : murmura Gérald. Dehors, une jeune femme l’attendait
Je me souviens de ce jour comme si c’était hier. Le soleil se couchait, projetant une lueur dorée sur notre petit appartement. Gérald se tenait près de la fenêtre, dos à moi, les épaules tendues. Je sentais que quelque chose n’allait pas, mais je n’aurais jamais imaginé les mots qui allaient sortir de sa bouche.
« Je suis content que tu portes mon enfant, mais je pars, » murmura-t-il, à peine audible. Dehors, une jeune femme l’attendait, sa silhouette encadrée par la lumière déclinante.
Comme je me trompais ! Dans mes rêves, mes désirs et mes croyances. Nous, les femmes, sommes accros à cela. L’idée d’une famille parfaite, d’un partenaire aimant et d’une fin heureuse. Mais la réalité a une façon de briser ces illusions.
Quand je suis tombée enceinte, mon monde s’est écroulé. Gérald et moi étions ensemble depuis trois ans, et je pensais que nous étions solides. Nous avions nos hauts et nos bas, comme tout couple, mais je croyais que nous étions faits pour durer. J’avais tort.
Le premier signe était subtil. Gérald commençait à rentrer tard, ses excuses étaient peu convaincantes. Il était distant, émotionnellement et physiquement. J’ai essayé de lui parler, de comprendre ce qui se passait, mais il m’évitait, disant qu’il était juste stressé par le travail.
Puis, un soir, j’ai trouvé un message sur son téléphone. C’était d’une femme nommée Éliane. Le message était assez innocent, mais la familiarité de ses mots et la fréquence de leurs conversations racontaient une autre histoire. Mon cœur s’est serré, mais j’ai choisi d’ignorer, espérant que ce n’était qu’une phase.
Mais les signes sont devenus impossibles à ignorer. Les absences de Gérald se faisaient plus longues, et son affection pour moi diminuait. J’étais enceinte de six mois quand il a finalement lâché la bombe. Il me quittait pour Éliane.
J’étais dévastée. Mes rêves d’une famille heureuse étaient anéantis. Je me sentais trahie, abandonnée et complètement seule. Mais je n’avais rien à me reprocher. J’avais aimé Gérald de tout mon cœur, et j’avais fait tout ce que je pouvais pour que notre relation fonctionne.
Chacun choisit son propre chemin. Gérald a choisi Éliane, et j’ai dû ramasser les morceaux de ma vie brisée. J’ai donné naissance à notre fille, Ariane, sans lui à mes côtés. C’était la chose la plus difficile que j’aie jamais faite, mais je n’avais pas le choix. Je devais être forte pour elle.
Les premiers mois étaient un tourbillon de nuits blanches, de tétées interminables et de solitude accablante. Gérald me manquait terriblement, mais je savais que je devais avancer. Je devais être à la fois mère et père pour Ariane, et je ne pouvais pas me permettre de m’apitoyer sur mon sort.
J’ai trouvé du réconfort dans le soutien de ma famille et de mes amis. Ils se sont ralliés autour de moi, m’offrant leur amour et leur aide. Peu à peu, j’ai commencé à reconstruire ma vie. J’ai trouvé un emploi, inscrit Ariane à la crèche, et commencé à trouver de la joie dans les petits moments.
Mais la douleur de la trahison de Gérald ne s’est jamais complètement estompée. Chaque fois que je voyais un couple heureux, je ressentais une pointe de jalousie et de tristesse. Je me demandais ce que j’avais fait de mal, pourquoi je n’étais pas suffisante pour lui. Mais au fond de moi, je savais que ce n’était pas de ma faute. Gérald avait fait son choix, et je devais vivre avec les conséquences.
Les années ont passé, et Ariane est devenue une enfant belle et pleine de vie. Elle était mon ancre, ma raison de continuer. Je l’ai vue faire ses premiers pas, dire ses premiers mots, et commencer l’école. Chaque étape était douce-amère, un rappel de ce qui aurait pu être.
Gérald et Éliane se sont finalement mariés, et j’ai entendu dire qu’ils avaient eu un enfant. Je leur souhaitais du bien, mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir une pointe de ressentiment. Ils avaient tourné la page, tandis que je devais ramasser les morceaux.
La vie ne s’est pas déroulée comme je l’avais espéré, mais j’ai trouvé de la force dans mon amour pour Ariane. Elle était ma lumière dans l’obscurité, ma raison de me lever chaque jour. Et bien que la douleur du départ de Gérald ne se soit jamais complètement guérie, j’ai appris à vivre avec, à trouver du bonheur dans la vie que j’avais construite pour moi et ma fille.