« Je Suis Terrifiée à l’Idée que Ma Belle-Mère Devienne Alitée, et que Je Doive M’Occuper d’Elle : Ma Mère a Été Aide-Soignante pour les Personnes Âgées »

Je m’appelle Aurore, et je vis dans une petite ville en Normandie avec mon mari, Benoît, et notre fils de cinq ans, Jules. La vie a toujours été un peu un exercice d’équilibre, mais dernièrement, la balance a penché dans une direction qui me remplit d’effroi. Ma belle-mère, Corinne, montre des signes de déclin de santé, et l’idée qu’elle devienne alitée me terrifie. La peur n’est pas seulement pour son bien-être ; c’est aussi pour l’impact que cela aura sur ma famille et moi.

En grandissant, ma mère, Ariane, était aide-soignante pour les personnes âgées. Je me souviens qu’elle rentrait à la maison épuisée, émotionnellement vidée, et parfois même en larmes. Elle me racontait des histoires sur les personnes dont elle s’occupait, et bien que certaines soient réconfortantes, beaucoup étaient déchirantes. Le fardeau physique et émotionnel était évident. Elle a vieilli plus vite que son âge, et sa santé s’est détériorée avec le temps. J’avais juré de ne jamais me mettre dans une position similaire, mais la vie a une façon de défier nos promesses.

Corinne a toujours été une femme forte et indépendante. Elle a élevé Benoît seule après le décès de son père alors qu’il n’était qu’un enfant. Elle a été un pilier de force pour notre famille, mais dernièrement, ce pilier s’effondre. Elle a fait plusieurs séjours à l’hôpital pour divers maux, et chaque visite semble lui prendre un peu plus d’énergie. Les médecins ont laissé entendre que son état pourrait empirer, et la possibilité qu’elle devienne alitée plane sur nous comme un nuage sombre.

L’idée de devoir m’occuper de Corinne me remplit d’anxiété. Je l’aime beaucoup, mais l’idée de devenir son aide-soignante à plein temps est accablante. J’ai déjà du mal à équilibrer mes responsabilités en tant qu’épouse et mère. Jules est à un âge où il a besoin d’une attention et d’une guidance constantes, et Benoît travaille de longues heures pour subvenir à nos besoins. L’idée d’ajouter le rôle d’aidante à mon emploi du temps déjà chargé est décourageante.

J’ai commencé à remarquer les effets physiques de mon stress. J’ai perdu du poids sans essayer, et mes cheveux s’affinent. Je me réveille au milieu de la nuit, l’esprit tourmenté par des inquiétudes sur l’avenir. Et si je ne pouvais pas gérer ? Et si je la décevais ? Et si ma propre santé se détériorait comme celle de ma mère ? Ces questions me hantent quotidiennement.

Benoît essaie de me rassurer, mais je vois l’inquiétude dans ses yeux aussi. Il sait combien sa mère compte pour moi, et il comprend le fardeau que cela représente pour moi. Nous avons parlé d’engager une aide-soignante professionnelle, mais le coût est prohibitif. Nos économies sont limitées, et nous ne pouvons pas nous permettre de les épuiser. La réalité est que si Corinne devient alitée, la responsabilité retombera probablement sur moi.

Je me sens coupable de penser ainsi. Corinne a fait tant pour nous, et elle mérite d’être soignée avec amour et compassion. Mais la peur de me perdre dans le processus est réelle. Je ne veux pas que Jules grandisse avec une mère constamment stressée et épuisée. Je ne veux pas que mon mariage souffre parce que je suis trop accablée pour être une bonne partenaire pour Benoît.

Au fil des jours, mon anxiété grandit. J’essaie de prendre les choses un jour à la fois, mais l’incertitude de l’avenir est toujours là, tapie dans un coin de mon esprit. J’aimerais trouver une solution qui apaiserait mes inquiétudes, mais pour l’instant, tout ce que je peux faire, c’est espérer le meilleur et me préparer au pire.