« Vivre avec un Mari que je n’ai Jamais Aimé : 30 Ans de Regrets Inavoués »

Naomi était assise près de la fenêtre, regardant la pluie ruisseler sur la vitre. C’était une journée morose, comme tant d’autres dans sa vie. Elle était mariée à Grégoire depuis 30 ans, mais l’amour qu’elle espérait trouver en lui ne s’était jamais matérialisé.

Ils se sont rencontrés à l’université, où Grégoire étudiait l’ingénierie et Naomi poursuivait un diplôme en littérature. Il était gentil, fiable et semblait être un choix sûr. Naomi, quant à elle, était une rêveuse, toujours perdue dans ses livres et ses fantasmes d’une histoire d’amour passionnée. Lorsque Grégoire a fait sa demande en mariage, elle a accepté sans trop y réfléchir. Cela semblait être la suite logique, même si son cœur n’y était pas.

Au début, Naomi se convainquait que l’amour viendrait avec le temps. Elle croyait que si elle donnait un an ou deux, elle tomberait amoureuse de Grégoire ou rencontrerait quelqu’un d’autre qui la ferait chavirer. Mais au fil des années, rien de tout cela ne s’est produit. Elle est restée dans un mariage sans amour, liée par les attentes sociétales et sa propre peur de l’inconnu.

Grégoire était un bon mari à tous points de vue. Il subvenait aux besoins de la famille, était respectueux et n’a jamais donné à Naomi de raison de partir. Ils ont eu deux enfants, Mia et Nathan, qui sont devenus le centre du monde de Naomi. Elle a mis tout son amour et son énergie à les élever, espérant que leur bonheur comblerait le vide dans son cœur.

Mais à mesure que Mia et Nathan grandissaient et quittaient la maison, Naomi se retrouvait seule avec Grégoire une fois de plus. Le silence entre eux était assourdissant. Ils étaient devenus des étrangers vivant sous le même toit, liés par un mariage qui avait depuis longtemps perdu son sens.

Naomi se demandait souvent pourquoi elle restait. Était-ce par devoir ? Par peur d’être seule ? Ou peut-être était-ce la culpabilité de briser une famille ? Elle ne pouvait pas identifier la raison exacte, mais elle savait que quitter Grégoire aurait été trop difficile. Alors elle restait, année après année, piégée dans une vie qui ressemblait plus à une prison qu’à un partenariat.

En regardant en arrière sur sa vie, Naomi ressentait un profond sentiment de regret. Elle regrettait de ne pas avoir pris le risque de trouver le véritable amour, de ne pas avoir été assez courageuse pour partir quand elle en avait l’occasion. Elle regrettait de s’être contentée d’une vie confortable mais dépourvue de passion.

Grégoire, quant à lui, semblait satisfait de leur vie. Il ne questionnait jamais les sentiments de Naomi ni ne lui demandait si elle était heureuse. Peut-être savait-il au fond que leur mariage reposait sur des bases fragiles mais choisissait de l’ignorer pour le bien de la stabilité.

Naomi se demandait souvent ce que sa vie aurait été si elle avait fait d’autres choix. Aurait-elle trouvé l’amour qu’elle désirait tant ? Ou aurait-elle fini seule, cherchant encore quelque chose qui pourrait ne jamais exister ?

Alors que la pluie continuait de tomber, Naomi réalisa qu’il était trop tard pour changer le passé. Elle avait fait son lit et devait maintenant s’y coucher. Les années de regrets inavoués pesaient lourdement sur son cœur, mais il n’y avait pas de retour en arrière possible.

Elle soupira et se leva de sa chaise, se dirigeant vers la cuisine où Grégoire préparait le dîner. Ils échangèrent des sourires polis et poursuivirent leur routine du soir, chacun perdu dans ses propres pensées.

Naomi savait que c’était sa vie maintenant—une vie de souffrance silencieuse et de rêves non réalisés. Et aussi douloureux que cela puisse être à admettre, elle n’avait personne d’autre à blâmer qu’elle-même.