« Quand Mon Père Est Décédé, J’ai Été Placé en Famille d’Accueil : Mais Ma Belle-Mère M’a Récupéré »

Quand ma mère est morte, mon monde s’est effondré. Je n’avais que dix ans, et mon père, Jean, ne pouvait pas gérer le chagrin. Il s’est tourné vers l’alcool pour engourdir la douleur, me laissant, moi, Sébastien, me débrouiller seul. Notre maison autrefois chaleureuse et aimante est devenue un lieu de négligence et de tristesse.

Papa était autrefois un homme travailleur, toujours soucieux de nous fournir tout ce dont nous avions besoin. Mais après la mort de maman, il a perdu son emploi et passait la plupart de ses journées à boire. Les factures s’accumulaient, et bientôt nous n’avions plus d’électricité ni d’eau courante. Je me souviens de rentrer de l’école pour trouver le frigo vide et la maison en désordre. J’ai essayé de maintenir les choses en ordre, mais c’était trop pour un enfant de dix ans.

Je me couchais souvent le ventre vide, avec seulement une couverture fine pour me tenir chaud. Mes vêtements étaient sales et déchirés, et j’avais trop honte pour demander de l’aide. Mes enseignants ont remarqué ma baisse de performance scolaire et mon apparence négligée, mais j’avais trop honte pour leur dire ce qui se passait à la maison.

Un jour, une assistante sociale nommée Anne est venue chez nous. Elle avait reçu des rapports de voisins inquiets sur nos conditions de vie. Quand elle a vu l’état de notre maison et ma condition, elle a su qu’elle devait agir. Elle m’a expliqué que je serais placé en famille d’accueil jusqu’à ce que mon père puisse remettre sa vie sur les rails.

J’ai été emmené dans une famille d’accueil dirigée par une femme gentille nommée Camille. Elle a fait de son mieux pour me faire sentir le bienvenu, mais je ne pouvais pas me débarrasser du sentiment d’abandon. Mon père me manquait, malgré ses défauts, et je regrettais les jours où notre famille était entière.

Camille m’a inscrit dans une nouvelle école et s’est assurée que j’avais des vêtements propres et assez de nourriture à manger. Elle a essayé de fournir un sentiment de stabilité, mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir comme un étranger. Les autres enfants à l’école chuchotaient sur moi dans mon dos, et j’avais du mal à me faire des amis.

Les mois passaient sans nouvelles de mon père. Je commençais à perdre espoir qu’il viendrait un jour me chercher. Puis un jour, sans prévenir, ma belle-mère Aurélie est apparue à la maison d’accueil. Elle avait été mariée à mon père avant qu’il ne rencontre ma mère, et ils étaient restés amis au fil des ans.

Aurélie m’a dit qu’elle avait entendu parler de ma situation et voulait m’accueillir. Elle a promis qu’elle fournirait un foyer stable et m’aiderait à me remettre sur pied. Désespéré de retrouver un sentiment d’appartenance, j’ai accepté de partir avec elle.

Au début, vivre avec Aurélie était un soulagement. Elle s’assurait que j’avais tout ce dont j’avais besoin et essayait de me faire sentir comme un membre de sa famille. Mais avec le temps, il est devenu clair qu’elle avait ses propres difficultés. Aurélie faisait face à des problèmes financiers et personnels qui rendaient difficile la stabilité qu’elle avait promise.

Je retombais dans mes anciennes habitudes de négligence et d’isolement. Les promesses d’Aurélie d’une vie meilleure commençaient à ressembler à des paroles vides. Mon père me manquait plus que jamais, même si je savais qu’il n’était pas capable de s’occuper de moi.

Un soir, après une journée particulièrement difficile à l’école, j’ai entendu Aurélie parler au téléphone. Elle pleurait et disait à quelqu’un qu’elle ne pouvait plus assumer la responsabilité de s’occuper de moi. Mon cœur s’est serré en réalisant que j’étais à nouveau confronté à un avenir incertain.

Le lendemain matin, Aurélie m’a fait asseoir et m’a expliqué qu’elle devrait me renvoyer en famille d’accueil. Elle s’est excusée et m’a dit que ce n’était pas ma faute, mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir comme un fardeau. En faisant mes valises, je ressentais un profond désespoir.

Retourner en famille d’accueil ressemblait à un pas en arrière. Le cycle d’instabilité et de négligence semblait sans fin. Je rêvais d’un sentiment d’appartenance et de sécurité, mais cela semblait toujours hors de portée.

Allongé dans mon lit cette nuit-là, fixant le plafond inconnu d’une autre maison d’accueil, je ne pouvais m’empêcher de me demander si les choses iraient mieux un jour. Le poids de la perte et de l’abandon pesait sur moi, et j’avais du mal à trouver l’espoir dans un monde qui semblait déterminé à me laisser tomber.