« Jeudi, Mes Parents Ont Voulu Parler à Mon Frère et Moi de la Maison de Mamie : Ils Ont Décidé de Tout Lui Donner »
Je n’aurais jamais imaginé me retrouver dans une telle situation. Jeudi, mes parents, Évelyne et Jean, ont invité mon frère Pierre et moi chez eux pour une conversation sérieuse. Ils nous en parlaient depuis des semaines, et je savais que cela concernait la maison de Mamie. La maison était un sujet de discussion familiale depuis que Mamie est décédée l’année dernière. C’était une belle vieille maison victorienne au cœur de notre petite ville, remplie de souvenirs et de valeur sentimentale.
En conduisant vers la maison de mes parents, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un mélange d’anxiété et d’anticipation. Pierre et moi avions toujours été proches, mais le sujet de la maison avait créé une tension non dite entre nous. Nous savions tous les deux que la décision que nos parents allaient prendre pourrait changer notre relation à jamais.
Quand je suis arrivé, Pierre était déjà là, assis dans le salon avec nos parents. L’atmosphère était tendue, et je pouvais voir l’inquiétude gravée sur le visage de ma mère. Mon père, toujours le plus stoïque, avait l’air inhabituellement sérieux.
« Merci à vous deux d’être venus, » commença mon père. « Nous devons parler de la maison de Mamie. »
Je hochai la tête, essayant de garder mes émotions sous contrôle. Pierre restait silencieux, les yeux fixés sur le sol.
« Nous y avons longuement réfléchi, » dit ma mère, sa voix tremblant légèrement. « Et nous avons pris une décision. »
Je retins mon souffle, attendant le verdict.
« Nous avons décidé de donner la maison à Pierre, » annonça mon père.
Les mots me frappèrent comme un coup de poing. Je ressentis une vague de colère et de trahison m’envahir. Comment pouvaient-ils faire ça ? Comment pouvaient-ils tout donner à Pierre sans même considérer mes sentiments ?
« Pourquoi ? » réussis-je à articuler, ma voix tremblant d’émotion.
Ma mère me regarda avec des larmes dans les yeux. « Nous pensons que c’est la meilleure décision pour la famille, » dit-elle doucement. « Pierre a toujours été plus responsable, et il a une famille à s’occuper. »
Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais. Oui, Pierre était marié avec deux enfants, mais cela ne signifiait pas qu’il méritait la maison plus que moi. J’avais toujours été là pour Mamie, lui rendant visite chaque semaine et l’aidant avec tout ce dont elle avait besoin. J’avais l’impression que tous mes efforts et mon amour avaient été complètement ignorés.
« Ce n’est pas juste, » dis-je, ma voix montant. « J’ai fait tellement pour cette famille, et maintenant vous donnez tout à Pierre ? »
Mon père soupira lourdement. « Nous savons que c’est difficile pour toi, Jeanne, » dit-il. « Mais nous avons pris notre décision. »
Je regardai Pierre, espérant qu’il dirait quelque chose pour me soutenir, mais il resta silencieux. Son silence ressemblait à une autre trahison.
« Je n’arrive pas à y croire, » dis-je en me levant brusquement. « J’ai besoin d’air. »
Je sortis en trombe de la maison, les larmes coulant sur mon visage. La belle maison victorienne qui abritait tant de souvenirs semblait maintenant être le symbole de la trahison de ma famille. Je ne comprenais pas comment mes parents pouvaient prendre une telle décision sans même considérer mes sentiments.
En m’éloignant en voiture, je réalisai que cette décision allait tout changer. Ma relation avec mes parents et Pierre ne serait plus jamais la même. La maison qui nous avait autrefois réunis était maintenant en train de nous déchirer.
Dans les jours qui suivirent, j’essayai d’accepter ce qui s’était passé. Mais la douleur et la trahison étaient trop difficiles à supporter. La décision de mes parents n’avait pas seulement pris la maison, mais avait aussi brisé la confiance et l’amour qui maintenaient notre famille unie.