« Ton Beau-Père est un Inconnu pour Toi. Je Ne Comprends Pas Pourquoi Tu Veux Vivre avec Lui, Jacques » : Caroline Était Outrée
Caroline était assise à la table de la cuisine, ses doigts tapotant rythmiquement contre la surface en bois. Son fils, Jacques, se tenait en face d’elle, les bras croisés avec défiance. La tension dans la pièce était palpable.
« Jacques, je ne comprends pas pourquoi tu veux vivre avec Laurent, » dit Caroline, sa voix teintée de frustration. « Il est pratiquement un inconnu pour toi. »
Les yeux de Jacques brillèrent de colère. « C’est mon père, Maman. J’ai le droit de le connaître. »
Caroline soupira profondément, se frottant les tempes. « Il est peut-être ton père biologique, mais il n’a jamais été là pour nous. Il ne voulait même pas être impliqué quand je lui ai dit que j’étais enceinte. »
C’était vrai. Caroline avait rencontré Laurent lors d’une brève aventure à l’université. Ils n’avaient jamais été sérieux, et quand elle a découvert qu’elle était enceinte, Laurent avait clairement fait savoir qu’il ne voulait pas être père. Caroline avait décidé de garder le bébé, élevant Jacques seule avec l’aide de ses parents.
Pendant des années, Laurent n’avait été rien de plus qu’un nom sur le certificat de naissance de Jacques. Il envoyait une carte d’anniversaire de temps en temps et payait une pension alimentaire, mais il n’avait jamais été une présence réelle dans la vie de Jacques. Maintenant, à seize ans, Jacques avait décidé qu’il voulait connaître son père.
« Je sais qu’il n’était pas là avant, » dit Jacques, sa voix plus douce maintenant. « Mais il essaie de se rattraper. Il veut que je vive avec lui pendant un moment. »
Caroline secoua la tête. « Tu ne le connais pas, Jacques. Tu ne sais pas comment il est. »
La mâchoire de Jacques se serra. « Et à qui la faute ? Tu ne lui as jamais donné une chance. »
Caroline ressentit une pointe de culpabilité. Peut-être avait-elle été trop rapide à exclure Laurent de leurs vies. Mais elle avait fait ce qu’elle pensait être le mieux pour Jacques.
« Ce n’est pas une mauvaise personne, » continua Jacques. « Il a un bon travail, une belle maison… Il a même un chien. »
Caroline ne put s’empêcher de sourire à cela. Jacques avait toujours voulu un chien, mais leur petit appartement et leurs emplois du temps chargés ne l’avaient jamais permis.
« S’il te plaît, Maman, » supplia Jacques. « Laisse-moi juste essayer pendant quelques mois. Si ça ne marche pas, je reviendrai. »
Caroline regarda dans les yeux de son fils et y vit la détermination. Elle savait qu’elle ne pouvait pas l’empêcher de vouloir connaître son père.
« D’accord, » dit-elle enfin. « Mais si quelque chose ne va pas, tu reviens immédiatement. »
Jacques hocha la tête avec enthousiasme. « Merci, Maman. »
Les semaines suivantes furent un tourbillon de préparatifs et d’emballages. Caroline regardait Jacques devenir de plus en plus excité à l’idée de vivre avec Laurent. Elle essayait d’être supportive, mais un sentiment persistant d’inquiétude restait au fond de son esprit.
Le jour arriva enfin pour Jacques de déménager chez Laurent. Caroline le conduisit jusqu’à la maison de Laurent, une modeste maison à deux étages dans un quartier tranquille. Laurent les accueillit à la porte, l’air nerveux mais plein d’espoir.
« Salut, Jacques, » dit Laurent en tapotant le dos de son fils. « Bienvenue chez toi. »
Jacques sourit et étreignit son père maladroitement. Caroline sentit une boule se former dans sa gorge en les regardant ensemble.
« Prends soin de lui, » dit-elle à Laurent, sa voix tremblant légèrement.
« Je le ferai, » promit Laurent.
Caroline s’éloigna en voiture les larmes aux yeux, espérant avoir pris la bonne décision.
Les semaines se transformèrent en mois, et au début, tout semblait bien se passer. Jacques appelait régulièrement, racontant à Caroline sa nouvelle école et ses nouveaux amis. Il semblait heureux.
Mais ensuite les appels devinrent moins fréquents. Quand Caroline entendait Jacques, il semblait distant et distrait. Elle essayait de ne pas s’inquiéter, se disant qu’il était simplement occupé à s’adapter à sa nouvelle vie.
Un soir, Caroline reçut un appel de Laurent.
« Caroline, » dit-il, sa voix tendue. « Nous devons parler de Jacques. »
Son cœur se serra. « Qu’est-ce qui ne va pas ? »
« Il a des problèmes à l’école, » admit Laurent. « Il sèche les cours, traîne avec des mauvaises fréquentations… Je ne sais pas quoi faire. »
Caroline ressentit une vague de colère et de peur. « Pourquoi ne m’as-tu pas dit plus tôt ? »
« Je pensais pouvoir gérer, » dit Laurent défensivement. « Mais ça devient incontrôlable. »
Caroline savait qu’elle devait agir rapidement. Elle conduisit jusqu’à la maison de Laurent cette nuit-là, déterminée à ramener Jacques chez eux.
Quand elle arriva, elle trouva Jacques dans sa chambre, l’air morose et renfermé.
« Jacques, » dit-elle doucement. « Qu’est-ce qui se passe ? »
Il leva les yeux vers elle avec des larmes dans les yeux. « Je pensais que vivre avec Papa serait différent… mieux. Mais ce n’est pas le cas. »
Caroline étreignit son fils fermement, ressentant sa douleur comme si c’était la sienne.
« Rentrons à la maison, » murmura-t-elle.
Tandis qu’ils retournaient à leur appartement, Caroline ne pouvait s’empêcher de ressentir qu’elle avait échoué d’une certaine manière envers son fils. Elle avait essayé de le protéger de la déception, mais finalement, celle-ci l’avait trouvé quand même.