« L’Homme aux Cheveux d’Argent ne Pouvait Détacher ses Yeux d’Elle »

Viviane avait passé la nuit à se tourner et se retourner, la chaleur oppressante rendant impossible toute recherche de confort. Elle avait espéré que le matin apporterait un peu de répit, mais le soleil brillait déjà de mille feux lorsqu’elle sortit de son petit appartement du centre de Paris. L’air était épais et lourd, et elle sentait déjà la sueur perler sur son front alors qu’elle se dirigeait vers l’arrêt de bus.

Le bus était bondé, comme d’habitude, et elle se faufila dans un siège près du fond, espérant grappiller quelques instants de repos avant sa longue journée au bureau. Elle ferma les yeux et appuya sa tête contre la vitre, essayant de bloquer le bruit et la chaleur.

Mais elle ne pouvait se défaire de l’impression que quelqu’un la regardait. Elle ouvrit les yeux et jeta un coup d’œil autour du bus, son regard se posant sur un homme aux cheveux d’argent assis quelques rangées devant. Il la fixait intensément, ses yeux ne quittant jamais son visage. Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine et détourna rapidement le regard, espérant qu’il perdrait intérêt.

Le bus traversait la ville, s’arrêtant et redémarrant au fur et à mesure que d’autres passagers montaient et descendaient. Viviane essayait de se concentrer sur sa respiration, se forçant à se détendre. Mais chaque fois qu’elle levait les yeux, l’homme aux cheveux d’argent la regardait toujours, son regard inébranlable.

Finalement, un siège se libéra à côté d’elle, et l’homme ne perdit pas de temps pour venir s’asseoir à ses côtés. Le cœur de Viviane s’emballa alors qu’il s’installait, sa présence écrasante dans l’espace exigu. Elle sentait ses yeux sur elle, et elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il voulait.

« Excusez-moi, » dit-elle, sa voix tremblant légèrement. « Est-ce que je vous connais ? »

L’homme sourit, mais cela n’atteignit pas ses yeux. « Non, mais je vous ai déjà vue. Vous avez un visage très familier. »

Viviane força un sourire, essayant de cacher son malaise. « Ah, je vois. Eh bien, le monde est petit, je suppose. »

L’homme hocha la tête, son regard ne la quittant jamais. « Oui, c’est vrai. »

Viviane reporta son attention sur la fenêtre, espérant qu’il comprendrait le message et la laisserait tranquille. Mais il continua à parler, sa voix basse et insistante.

« Vous avez l’air fatiguée, » dit-il. « Vous n’avez pas bien dormi ? »

Viviane soupira, sentant le poids de son regard. « Non, pas vraiment. La nuit a été difficile. »

L’homme hocha la tête avec sympathie. « Je comprends. La chaleur peut être insupportable. »

Viviane acquiesça, ne se faisant pas confiance pour parler. Elle sentait la tension monter entre eux, et elle ne savait pas comment y échapper. Elle jeta un coup d’œil autour du bus, espérant trouver un visage amical ou une issue, mais tout le monde semblait absorbé dans son propre monde.

L’homme se pencha plus près, sa voix tombant à un murmure. « Vous savez, vous me rappelez quelqu’un que j’ai connu autrefois. Quelqu’un de très spécial. »

Le cœur de Viviane battait la chamade. « Vraiment ? Qui ? »

Les yeux de l’homme s’assombrirent, et pendant un instant, elle crut voir une lueur de danger dans son regard. « Quelqu’un que j’ai perdu il y a longtemps. Quelqu’un que je n’ai jamais pu oublier. »

Viviane déglutit avec difficulté, sentant un nœud de peur dans son estomac. « Je suis désolée d’entendre ça. »

L’homme sourit à nouveau, mais cette fois, c’était un sourire froid et calculateur. « Ne le soyez pas. Ce n’est pas de votre faute. »

L’esprit de Viviane s’emballait, cherchant un moyen de mettre fin à la conversation. « Eh bien, j’espère que vous trouverez la paix. »

L’homme hocha la tête, ses yeux toujours fixés sur les siens. « Je l’espère aussi. »

Le bus s’arrêta, et Viviane vit sa chance. Elle se leva rapidement, attrapant son sac et se dirigeant vers la porte. Elle sentait les yeux de l’homme sur elle alors qu’elle descendait du bus, et elle n’osa pas se retourner.

Alors qu’elle marchait dans la rue, son cœur battant encore la chamade, elle ne pouvait se défaire de l’impression qu’elle était suivie. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, mais l’homme n’était nulle part en vue. Elle accéléra le pas, son esprit tourbillonnant de peur et d’incertitude.

Elle atteignit son immeuble de bureaux et se précipita à l’intérieur, ressentant un soulagement alors que l’air frais l’enveloppait. Mais le sentiment de malaise persistait, et elle ne pouvait chasser l’image du sourire froid et calculateur de l’homme.

Viviane savait qu’elle n’oublierait jamais l’homme aux cheveux d’argent, et elle ne pouvait s’empêcher de se demander si elle se sentirait un jour en sécurité à nouveau.